Soutenir son enfant dys

Les troubles « dys » regroupent une série de troubles spécifiques de l’apprentissage qui affectent certaines fonctions cognitives. D’origine neurodéveloppementale, ils touchent des domaines variés tels que le langage, la motricité ou le raisonnement. Ces troubles incluent notamment :

• La dyslexie (lecture),
• La dysorthographie (orthographe),
• La dyscalculie (calculs et mathématiques),
• La dyspraxie (coordination motrice),
• La dysphasie (langage oral).

Ces troubles peuvent se manifester seuls ou en combinaison, et leurs impacts varient d’un enfant à l’autre.

Les signes d’un trouble dys varient selon l’âge de l’enfant. Chez les tout-petits, les troubles du langage oral sont plus faciles à déceler que la dyslexie. Une difficulté à apprendre les couleurs ou les jours de la semaine peut être un marqueur, puisque la mémoire auditive entre en jeu dans les différents troubles dys. À l’entrée en primaire, les enfants dys progressent lentement: il se passe un temps conséquent entre la lecture des syllabes et la lecture mot à mot puis en phrases. “Cette difficulté à franchir les étapes implique un fort coût cognitif, précise l’une de nos orthophonistes référentes. Parfois, les parents et enseignants y voient un simple manque de confiance en soi. Mais ce repli est souvent lié aux difficultés elles-mêmes.” S’ils ne sont pas habilités à poser un diagnostic, les parents et les enseignants sont souvent les mieux placés pour repérer les premiers signes de troubles dys.

Pour poser un diagnostic précis, il est nécessaire de consulter des professionnels spécialisés. L’orthophoniste joue un rôle central dans l’évaluation des troubles du langage et de la lecture, tandis que le neuropsychologue peut explorer d’autres aspects cognitifs, comme l’attention ou la mémoire. D’autres spécialistes, comme les psychomotriciens ou les ergothérapeutes, peuvent intervenir selon les besoins. Un diagnostic précoce est crucial pour limiter les impacts scolaires et émotionnels. Identifier les troubles dès les premiers signes permet de mettre en place un accompagnement adapté, tant à l’école qu’à la maison. Les parents, en jouant un rôle actif dans ce processus, deviennent des partenaires essentiels dans la réussite de leur enfant.

Les enfants dys rencontrent des défis variés dans leur vie quotidienne, notamment à l’école. Les troubles affectent des domaines essentiels comme la lecture, l’écriture ou le calcul, rendant certaines tâches scolaires particulièrement ardues. Par exemple, un enfant dyslexique peut lire plus lentement et avoir du mal à comprendre un texte, tandis qu’un enfant dyscalculique peut peiner à résoudre des problèmes mathématiques simples. Ces difficultés scolaires peuvent avoir un impact profond sur l’estime de soi et les émotions. Les enfants dys se sentent parfois incompris ou inférieurs à leurs camarades, ce qui peut entraîner de la frustration, du stress ou même un désengagement face à l’apprentissage.

Pour offrir aux enfants dys la possibilité de progresser à leur rythme, l’école doit mettre en place des adaptations spécifiques. Le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) est l’une des solutions pour formaliser les ajustements pédagogiques nécessaires, comme des consignes simplifiées ou un temps plus conséquent pour les évaluations.

En CE1-CE2, les orthophonistes préconisent de travailler autour des régularités orthographiques. “Mémoriser des séries de mots avec des sons similaires permet de libérer de l’espace pour apprendre mieux.” Quand ils grandissent, du temps supplémentaire pour lire et des listes de mots moins longues permettent aux enfants dys de mieux gérer leurs apprentissages.

Le soutien de la famille est essentiel pour aider un enfant dys à s’épanouir. Créer un cadre bienveillant à la maison, où l’enfant se sent en sécurité et compris, est une priorité. Cela passe par une communication ouverte, où l’on valorise les efforts plutôt que les résultats.

Prendre en compte la fatigabilité de l’enfant et le coût cognitif de l’école sont également une nécessité. “On peut par exemple faire les devoirs en deux temps, ou encore récupérer les mots des dictées en avance pour laisser à l’enfant plus de temps pour travailler. Axer ses efforts sur l’automatisation plutôt que la lecture et l’orthographe sont un bon moyen de réduire la pression” indique notre orthophoniste.

Créée par des orthophonistes, iologo est un processus thérapeutique qui reconstruit les bases phonologiques des personnes souffrant de dyslexie, de dysorthographie ou de dysphasie. Accessible dès l’âge de trois ans, elle consiste en une série d’exercices sonores et écrits à suivre chez l’orthophoniste et à la maison.